Lauréat 2012 des Trophées de la recherche en éthique
Norbert Campagna
Norbert Campagna est né en 1963. Après des études de philosophie et de lettres anglaises aux universités de Heidelberg et Cambridge, il a obtenu son doctorat en philosophie à l’université de Trêves et son habilitation à diriger des recherches à l’université de Paris 12. Depuis 1989 il enseigne la philosophie au lycée de garçons Esch (Luxembourg) et depuis 2009 il est également professeur-associé de philosophie à l’université du Luxembourg. Il est vice-président du Comité d’éthique de l’hôpital Luxembourg-Kirchberg ainsi que membre de l’Institut grand ducal des sciences morales et politiques. Il est l’auteur de 23 livres et d’une centaine d’articles scientifiques parus dans des revues, des actes, des recueils, etc.
Contact : norbertcampagna@hotmail.com
Résumé de ses travaux
Mes travaux portent sur les trois disciplines de la philosophie pratique : philosophie politique, philosophie du droit et philosophie morale. Plusieurs questions qui touchent à ces trois domaines m’ont occupé au cours de ces dernières années, comme par exemple la question de la souveraineté, celle de la sanction pénale ou encore celle de la sexualité.
Si les deux premières questions qui viennent d’être mentionnées ont déjà été traitées abondamment dans la littérature philosophique, la question de la sexualité fait encore, notamment en France, un peu figure de parent pauvre, et ce alors qu’elle est au centre de nombreux débats sociétaux, comme par exemple sur la pornographie, la prostitution ou encore l’accompagnement érotique. J’ai abordé la pornographie dans mon livre La pornographie, l’éthique et le droit (Paris, 1998), la prostitution dans mes livres Prostitution. Eine philosophische Untersuchung (Berlin, 2005) et Prostitution et dignité (Paris, 2008), et la sexualité des handicapés dans mon livre La sexualité des handicapés (Genève, 2012, à paraître). À côté de ces aspects ponctuels, j’ai aussi abordé la question d’une manière générale dans mon livre L’éthique de la sexualité (Paris, 2011). J’y discute différents critères qui ont été proposés pour évaluer la légitimité morale d’un comportement sexuel.
Poursuivant ces recherches, je me suis récemment lancé dans un projet visant à donner un sens raisonnable à la revendication d’un droit à la sexualité. Cette revendication émane surtout de personnes qui, pour des raisons en partie indépendantes de leur volonté, ne peuvent pas ou très difficilement mener une vie sexuelle ‘normale’, comme par exemple des personnes handicapées – mentales ou physiques –, des personnes emprisonnées, des personnes souffrant de troubles de la sexualité, mais aussi des personnes qui, en raison de leur sexualité ‘marginale’, font l’objet d’un rejet social. La question fondamentale que je pose dans ce contexte est la suivante : Quels sont les devoirs de justice d’un État libéral-démocratique envers ces personnes ?